AZÉMA Jean, Louis Né et
mort à Montpellier (Hérault), le 25 avril 1910 - 15 janvier 2000 ; avocat,
conseiller général du canton des Matelles (Hérault), divers-gauche. Jean,
Louis Azéma est né le 25 avril 1910 à Montpellier. Il est très tôt immergé dans
la politique locale, sous l’égide de son oncle, Louis Nègre, président
républicain-socialiste du conseil général, conseiller général des Matelles et
ancien sénateur de l’Hérault. Membre d’une famille protestante aisée,
détentrice d’une propriété à Saint-Bauzille-de-Montmel, il bénéficie d’un
important patrimoine politique dans un canton où la concurrence politique est
faible (Louis Nègre sera conseiller général pendant 40 ans). À
l’issue de son baccalauréat obtenu en 1928, il s’inscrit à la Faculté de Droit
et décroche sa licence trois ans plus tard, puis une thèse en 1934. Avocat
stagiaire depuis 1931, il intègre le prospère cabinet de son oncle, ancien
bâtonnier. Reçu comme avocat en 1935, il assure le secrétariat d’un cabinet,
qui, grâce à son travail pour l’administration préfectorale et l’influence
politique de son titulaire, voit défiler nombre d’élus locaux du canton et du département.
Durant la guerre, il succède à son oncle à la tête du cabinet et reste en
dehors de toute activité politique. En 1945,
il ne tente pas de reconquérir le canton de son oncle, ce dernier étant détenu
par l’instituteur Louis Fontaine, membre du CDL et proche de la SFIO.
Néanmoins, en juillet 1947, Louis Fontaine décède. Opposé à Raoul Meller (SFIO)
et à Jean Aussel (MRP), Jean Azéma se présente et l’emporte au second tour en
bénéficiant des voix du démocrate-chrétien. À cette date, Jean Azéma s’affiche
républicain indépendant. Très vite, il obtient un monopole de représentation de
la gauche non communiste, SFIO et radicaux-socialistes le soutenant. Cette
position, outre la tradition républicaine modérée de ce canton de garrigues et
la notoriété de sa famille, Jean Azéma l’a doit à ses attributs notabiliaires.
Il est ainsi l’avocat de l’administration préfectorale, de la fédération de
chasse du département, du conseil général ensuite avant de finir bâtonnier du
barreau de Montpellier. Il tente aussi de redéployer le “fer de lance” du
radicalisme rural d’avant-guerre, la société départementale d’encouragement à l’agriculture
(que son oncle a longtemps présidée), mais sans atteindre d’audience significative.
Au sein du conseil général, tout en restant non affilié à une structure
partisane, il soutient la majorité socialiste, sans s’attirer pour autant
l’hostilité des radicaux. Cette situation politique lui permet d’intégrer en
1949 la commission départementale, celle de l’agriculture puis d’obtenir la
vice-présidence du conseil général. Étiqueté divers gauche en 55, apparenté à
la SFIO en 1961 puis à la FGDS par la suite, il n’aura pas de concurrence
notable avant 1973. Élu
absentéiste, sans autre mandat local, Jean Azéma bénéficie du soutien des
notables socialistes et radicaux du département. Pour autant, en 1973, ces
derniers ne peuvent empêcher la candidature dissidente de Gérard Saumade,
membre de la CIR et maire de Saint- Mathieu-de-Tréviers. Ce dernier, divers
gauche, présenté comme son successeur, décide en effet de se présenter, arguant
du fait qu’Azéma lui avait promis de se retirer. Face à ce jeune élu, Jean
Azéma est battu et se retirera désormais de toute activité politique. Sources
: — F/1cII/277. F/1cII/305. F/1cII/310.
F/1cII/703.
— ADH 1068 w 108, 1506 W 234. Délibérations du conseil général de l’Hérault,
1945-1973. — Entretien avec l’auteur. Olivier DEDIEU |